
Lundi 15 avril
La météo annonçant pluie, chute de neige et vents à 80km/h sur la côte, il fut jugé plus sage de revoir notre programme et de reporter notre balade littorale au lendemain. Du coup, nous décidâmes de mettre le cap sur une curiosité locale : la tourbière, en l’occurrence celle de Corlea Bog où se trouve un site étonnant de l’âge du Fer (IIe siècle av. J.C). Une tourbière est un milieu très particulier qui se développe en zone humide dans des sols saturés d’eau. Il n’est pas difficile d’en trouver en Irlande. Les tourbières couvrent d’un sol acide près de la moitié du pays. Notre groupe a pu d’ailleurs constater qu’à côté de l’Irlande, la Normandie semble une zone aride. Plus sérieusement, un tel sol a permis la conservation de vestiges très anciens puisque l’oxygène y est rare, ce qui freine la décomposition des matières organiques.
C’est ainsi qu’en 1984 des travaux ont mis à jour les vestiges quasiment intacts d’une route en bois posée vers 148 av. J.C par une tribu celte. Elle est le plus grande de son genre à avoir été découverte en Europe. A ce jour, on ignore à quoi elle pouvait servir puisque son but n’était pas de traverser la zone, sa longueur étant insuffisante et seuls des piétons pouvaient l’emprunter. Elle devait plutôt aider à y pénétrer, sans doute dans le but de cérémonie religieuse. Un centre culturel a été construit sur le site. Il permet aux visiteurs et aux randonneurs de comprendre le contexte historique (ou plutôt préhistorique) dans lequel cette route a été construite et de découvrir l’évolution du paysage au fil du temps.


On y découvre ainsi les milieux naturels d’hier et d’aujourd’hui, présentés avec enthousiasme par les Rangers locaux. Enthousiasme qui a parfois laissé dubitatifs certains élèves, si on considère l’âpreté du lieu. Difficile de croire qu’il y a 2000 ans la zone était couverte d’une forêt dense de chênes et de bouleaux. A noter que les tourbières ont permis de retrouver des restes d’un animal gigantesque : « le cerf des tourbières » ou Mégaceros.
Après cette échappée dans le temps, le groupe connut un grand moment d’échange culturel en fin d’après-midi: une initiation à la danse irlandaise. Bonne humeur garantie mais ce fut l’occasion de découvrir que cela ne s’improvise pas. Mention spéciale à Mr Herbert qui a montré qu’un Normand valait bien un Irlandais.




